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Lutte contre la privatisation de l’eau, enfouissement de déchets et gestion de l’eau sur la commune de Toulouse : 3 cas, 3 pétitions, même combat.

Quels sont les liens entre une initiative citoyenne à l’échelle européenne, une controverse au sujet de l’enfouissement de déchets toxiques en Alsace, et une pétition d’une association locale toulousaine ? L’eau tout simplement ! Ce liquide indispensable à la vie suscite bien des débats et des déboires. En effet, il est au cœur du problème des situations évoquées plus haut. 

L’eau, liquide indispensable mais source de conflits

Right2Water ( le droit à l’eau en français ) est une initiative citoyenne européenne sur l’eau. Son but est de s’assurer que l’eau soit gérée par des organismes publics et non privés. L’association veut aussi garantir l’accès à l’eau ainsi que sa propreté d’abord pour tous les citoyens d’Europe puis pour tous les citoyens mondiaux. Mais est-elle vraiment entendue ? 

Initiative citoyenne européenne contre surdité technocratique

Sur les 1 million de signatures demandées, 1.8 million ont été recueillies. C’est la  première initiative citoyenne à recueillir plus d’un million de signatures. Un rapport a même été commandité par l’Union Européenne dans le cas où cette initiative serait acceptée. Malgré ses plus d’un million de signatures, cette initiative fut ignorée sur le plan législatif. Une étude a été commandée à Right2water suite à celle de la Commission Européenne. L’étude a été réalisée par la fédération syndicale européenne des services publiques. Elle se conclut en soulignant qu’il est temps que la Commission européenne abandonne son obsession de la libéralisation de l’eau, de la privatisation et de la réglementation technocratique. Ces volontés consuméristes, capitalistes et ultra-libérales peuvent être résumée par le désir de certains grands industriels à vouloir tirer des profits toujours plus grands, quitte à nier certains droits humains qui devraient être fondamentaux.

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L’Europe est-elle réellement à l’écoute de ses citoyens ?

 Pour l’ancien président directeur général de la firme Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe, “ L’eau est bien sûr la ressource de base la plus importante dans le monde aujourd’hui. On peut se poser la question de savoir si nous devrions privatiser l’approvisionnement normal de l’eau pour la population.”. Dès lors, il n’est pas absurde de considérer que certaines entreprises ayant intérêt à la privatisation de l’eau ont effectué des actions de lobbyisme dans le but d’influencer la Commission Européenne dans sa décision de ne pas prendre en compte cette initiative. Nestlé, Suez , Véolia, Saur… Nombreuses sont ces multinationales accusées de corruption, de conflit d’intérêts et de lobbyisme agressif, dont les conséquences sont une mainmise sur le secteur de l’eau dans diverses régions d’Europe, un assèchement des nappes phréatiques, une pollution des terres environnantes et des pertes d’emplois dans les zones qu’elles “contrôlent”.

Ces causes et conséquences rendent ainsi indispensable le fait d’alerter la population sur ces sujets, de l’informer ainsi que de lui donner l’option d’avoir recours aux Initiatives Citoyennes Européennes pour s’opposer à cela.

“Notre initiative citoyenne européenne a réussi à créer un véritable débat européen sur l’eau […]”

Jan Willem Goudriaan , Secrétaire Général de la Fédération syndicale européenne des services publics et vice-président de la commission des citoyens, déclare: «Notre initiative citoyenne européenne a réussi à créer un véritable débat européen sur l’eau et l’assainissement et le défi de garantir à des millions d’Européens l’accès à ce droit humain fondamental. La crise financière et économique et la campagne en faveur de la privatisation ont galvanisé des millions d’Européens à se rallier pour soutenir nos efforts visant à maintenir l’eau et l’assainissement en dehors des règles du marché intérieur. »

Jan Willem Goudriaan - Jan Willem Goudriaan Photos - 2nd CGDC ...
Jan Willem Goudriaan

Malgré l’initiative citoyenne européenne Right2Water lancée en 2012, de nombreux problèmes inhérents à l’eau font surface dans l’Union Européenne. La commission a lancé une évaluation comparative de la qualité de l’eau entre juin et septembre 2014, sous forme de questionnaire. Celui-ci a essuyé quelques critiques, du fait que les questions étaient plus d’un ordre technique que politique. Cela accentue ce fossé entre les résultats et les réelles revendications, posant la question de l’utilité de ce genre d’évaluations dont les questions et les résultats sont souvent hélas biaisés en faveur de ceux ayant le plus d’influence.

Enfouissement de déchets ou de la sécurité ?

Une autre pétition connue est celle de Stocamine. Cette fois-ci il s’agit d’une pétition française concernant une des plus grandes nappes phréatiques d’Europe. Cette dernière sera envoyée au Président de la République et au Ministre de la Transition Écologique et Solidaire. Cette pétition a pour sujet les 42 000 tonnes de déchets industriels enfouis dans le fond de la mine de Wittelsheim et la volonté des habitants de la région de trouver des solutions alternatives les concernant. Seuls 150 000 mètres cubes de béton protégeraient ces déchets très dangereux. Des risques sanitaires ont déjà été démontrés par le déclenchement d’un incendie qui dura pas moins de deux mois, en 2004. Mais les murs bétonnés se refermeraient également, démontrant l’instabilité des déchets contenus mais aussi du manque d’encadrement de l’environnement les contenant. Ces déchets, contenant notamment du mercure, du cyanure et d’autres substances extrêmement toxiques, s’ils venaient à être libérés dans le sol, et donc par extension dans la nappe phréatique situé au dessus du lieu de stockage souterrain, entraîneraient une catastrophe écologique sans précédent dans la région. Les pouvoirs publics estiment que la solution de l’encapsulage des déchets sous-terre serait la solution la plus écologiques, mais des contre-expertises et la pollution de certains puits reliés à cette nappe phréatique suggèrent le contraire.

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Les riverains ont peur des conséquences écologiques de l’enfouissement

Une association défendant le caractère publique de l’eau

Aujourd’hui, nous trouvons toujours une volonté de ne pas rendre les services d’accès à l’eau non publiques. C’est ainsi que l’association toulousaine Eau Secours 31 nous invite à signer une pétition visant à maintenir les services publics liés à l’eau. Plus précisément, le site nous informe que le conseil de la métropole a effectué une procédure pouvant mener à la délégation d’un organisme privé des contrats sur l’assainissement de l’eau dans la métropole de Toulouse. Un tel contrat s’appliquerait sur une durée de 12 ans et dans l’éventualité où il serait réalisé, interdisait aux citoyens toulousains de savoir dans quoi l’argent récolté pour traiter l’eau serait exactement dépensé. C’est pourquoi il est important de signer cette pétition en tant que Toulousain pour s’assurer que la qualité des services liés à l’eau reste la même.

Toulouse attaquée sur le prix de l'eau
Eau Secours 31, une association qui se mouille contre la privatisation de l’eau

Ces trois cas nous prouvent que l’eau n’est pas la seule chose importante. La voix du peuple et son implication à l’échelle européenne, régionale et locale sont également indispensables et nous prouvent à quel point l’information et la mobilisation sur ces sujets permettent de mettre en lumière des problèmes nous concernant tous.

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Cetasea : l’histoire d’un succès

Créée en 2015, l’association Cetasea a pour but de créer des centres de protection pour mammifères marins. Une idée développée par sa fondatrice Frédérique Gilbert, qui a eu beaucoup de succès. Comment cette association est-elle devenue l’exemple à suivre ?

Avant de développer son projet, Frédérique Gilbert a d’abord travaillé pendant près de 20 ans dans des parcs marins avant de se lancer dans le journalisme animalier. Durant cette expérience, elle s’est rendue compte que beaucoup de choses avaient été faites pour les animaux terrestres et les oiseaux mais pas pour les animaux marins. Elle a compris qu’il y avait beaucoup de retard, notamment en Europe.

Quelques mois plus tard, un appel bouleversant a changé sa carrière… Une soigneuse était à la recherche d’un endroit tel un refuge pour un dauphin de 7 mois qui s’est échoué. L’animal avait été récupéré et soigné mais n’a pu rejoindre le large parce qu’il était trop jeune. Les responsables de l’association ne voulaient pas le mettre dans un parc. Quand la journaliste a reçu cet appel, le dauphin avait 7 ans et vivait depuis son échouage, seul, dans une piscine d’humains. Cela a été comme un déclic pour elle. Il était évident de faire quelque chose pour les animaux marins.

Naissance du projet

C’est ainsi que l’association Cetasea voit le jour, dont l’objectif est le respect de l’environnement et la défense des mammifères marins. Entourée d’amis soigneurs, de scientifiques internationaux, de spécialistes de la conservation et d’artistes dont le comédien Jean-Marc Barr, parrain de l’association, Frédérique Gilbert développe un projet de plus en plus précis. Son équipe a pu s’investir dans l’éducation marine parce qu’il est essentiel que l’espace naturel des mammifères marins soit préservé. Ils ont également pu élargir l’accueil pour des animaux tels que les phoques, très méconnus dans certaines régions et pourtant très présents.

Frédérique Gilbert, fondatrice et présidente de l’association Cetasea.

L’association s’est développée dans le département des Landes, dans le Sud-Ouest du pays. La journaliste a alors eu la chance d’y avoir rencontrer un maire engagé dans la protection de l’environnement. Ce dernier a donné la possibilité de réaliser le centre de protection dans sa commune, à Tosse, et Frédérique Gilbert projette déjà d’en ouvrir plusieurs pour avoir la possibilité d’accueillir le plus de mammifères marins possible.

Logo de l’association Cetasea.

Frédérique Gilbert n’a pas eu peur des détracteurs. Pour elle, il aurait été dommage de priver les dauphins d’un projet pour leur protection en comparant ce qui se faisait pour les animaux terrestres et les autres espèces.

Il y a notamment des parcs qui ferment et des dauphins n’ont alors aucun lieu où aller. La majorité sont nés en milieu captif et ne connaissent pas le milieu sauvage. Pour la fondatrice de l’association, il était essentiel de les accueillir dans un lieu non surpeuplé et naturel.

Un festival pour sensibiliser

L’association ne s’arrête pas là et crée le festival Cetasea. Une opportunité qui a pour but de sensibiliser le public par l’art. Cetasea organise alors des concerts, et a même un ambassadeur, Fabrice Guérin, un photographe de renom. D’autres activités sont présentes comme la peinture, la musique ou encore le cinéma.

Image présentant le festival Cetasea.

S’occuper des mammifères marins en construisant le premier centre de protection de la vie marine. Voilà ce qui était donc l’un des principaux objectifs de l’association Cetasea. Elle joue aujourd’hui un rôle important dans la protection et l’avenir des océans en sensibilisant davantage le public et en fournissant régulièrement une contribution directe à la protection de la nature et au bien-être des animaux marins. Un véritable succès.

Romain Ferrisi