Catégories
Personnes âgées

Les seniors au combat face au Coronavirus

Source : https://www.flickr.com , le 26/03/2020 à Brisbane en Californie (USA)
Promenade d’une femme âgée, portant masque, gants et un chien. 

L’année 2020 aura décidemment marqué le monde entier. La crise sanitaire du COVID 19, émergée en Chine, créée la panique sur toute la surface du globe. Les plus touchées : les personnes âgées qui souffrent de cette pandémie au vu de leur organisme fragile.

La situation alarmante dans les établissements accueillants nos seniors. 

Nos ainés sont les principaux touchés par cette maladie qui aujourd’hui, compte 896 450 cas confirmés et 45 525 décès dans le monde. 

81,2 ans est la moyenne d’âge de décès du COVID 19 en France. Une situation dramatique est omniprésente dans les EHPADs de France. De plus en plus d’établissements sont touchés causant la panique chez les principaux concernés mais aussi les familles et personnels. 

Le nombre de décès augmentent de jour en jour, Jérôme Salomon, directeur général de la santé fait le bilan sur la situation : « au moins 884 personnes âgées sont décédées du coronavirus dans les EHPAD français, et au moins 14 638 personnes sont contaminées ou possiblement infectées. »

Ce bilan est suivi du manque de dépistage en France certes mais surtout dans les maisons de retraite, les plus touchés. Les moyens mis en œuvre ne permettent pas le contrôle total de la situation de crise que nous vivons. Le matériel mais aussi les aides manques dans les EHPADs. Le protocole strict mis en œuvre par les établissements Ad hoc ne suffirait pas. De ce fait, les cas suspectés de COVID 19 ne sont pas tous testé, le seul indice est l’état symptomatique ou proche des patients présumés infecté. 

Cependant, nous ne pouvons pas établir avec certitude les causes de décès chez les personnes âgées inscrits dans les EPHAD, preuve du manque de moyens accordé aux professionnels de santé.

Mais pourquoi les seniors sont-ils le plus touchées ?

Leur système immunitaire moins efficace 

Nos ainés, considérés comme fragiles ont plusieurs défauts dans leur système immunitaire. 

Premièrement, l’immunité appelée acquise perd de sa robustesse à partir de 75 ans environ. Concrètement, Les personnes âgées produisent moins d’interférons, ces protéines qui ont pour mission de nous défendre contre les infections virales notamment. 

Deuxièmement, l’adaptation de leur métabolisme. Les globules blancs sont nettement moins présents ce qui ne permet pas une reconnaissance de tout agent pathogène une fois introduit dans l’organisme. 

Enfin, a l’approche d’un virus le système immunitaire des seniors s’emballent produisant une dose extrême de molécules pro inflammatoires appelées cytokines. Cette production en grande quantité conclue à une grave inflammation. Dans le cas du Covid-19, elle entraîne un syndrome de détresse respiratoire aiguë et la défaillance de plusieurs organes.

La fragilité des seniors s’explique aussi par les maladies chroniques auxquelles ils sont confrontés. Pathologies cardio-vasculaires, diabète ou cancer rendent l’organisme plus vulnérable. Les personnes âgées ne sont pas les seuls à être confrontées à ces maladies chroniques, les plus jeunes voir les enfants en souffrent et ont eux aussi de très fortes chances de contracter le virus (COVID 19).

Puis-je aider à mon niveau ces personnes fragiles et isolées ?

La réponse est OUI. La première chose que nous pouvons faire est de respecter les règles de sécurité mise en place par les autorités : 

  • Garder ses distances de sécurité d’au moins 1 mètre avec les autres citoyens.
  • Appliquer les gestes barrières pour se protéger.
  • Ne pas sortir de chez sauf cas de première nécessité.
  • Se laver régulièrement les mains.
  • Utiliser des protections en cas de symptômes.
Source : Gouvernement.fr

Ensuite, plusieurs organisations de mobilisations citoyennes ont été mises en place afin d’aider les personnes âgées, fragiles et isolées.

La solidarité de proximité est un moyen d’aider les seniors (courses, médicaments…)

Plusieurs plateformes existent : le gouvernement a créé une plateforme de mobilisation citoyenne, mais aussi des associations : France BénévolatSecours PopulaireTous BénévolesToutes les associations de bénévolat.

Le contact avec nos proches isolés est un excellent moyen de lutter contre l’isolation en ces temps de crise. 

Un coup de téléphone, les réseaux sociaux, un mail. En 2020 nous avons la chance d’avoir les nouvelles technologies alors profitons-en. Il est vrai que la plupart de nos ainés ne sont pas à l’aise avec Skype ou encore Facebook. Ce serait justement un bon moyen de les initier même si cela peut paraitre compliqué. Rires assurés… « j’ai essayé d’installer Skype sur le vieil ordinateur de mon grand-père a distance. Après 2heures d’acharnement j’ai enfin pu appeler mon grand-père avec certes quelques problèmes de cadrage… », Lucie 22 ans.

« Ma mère n’a pas internet, mais je l’appelle 3 fois par semaines et on joue à la bataille navale pendant 1 heure et demi. Ça fait du bien au moral. » Nicolas 56ans.

Vous pouvez aussi faire des dons pour les établissements sanitaire : la Fondation de l’AP-HPla Croix rouge mais aussi la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France.

Différents influenceurs, Youtubeurs ou encore acteurs font appel aux dons comme McFly et Carlito ou encore Rihanna.

Catégories
Personnes âgées

Le lien intergénérationnel : bénéfique et moins compliqué qu’il n’y parait

Une femme âgée et une femme plus jeune qui écoutent de la musique, avec des écouteurs, en rigolant..
Source : France bleu
Moment de partage entre deux générations

De nos jours les différences et l’écart entre les générations se font de plus en plus grands. Pourtant en faisait un petit effort, nous pouvons renforcer ce lien, entre les plus jeunes et les plus âgés. Nous avons tous besoin du lien intergénérationnel.

Qu’est-ce que le lien intergénérationnel ?

C’est lorsque votre grand-père vous raconte comment la vie était « avant », ou encore lorsque vous expliquez à votre grand-mère comment faire des recherches Google. Plus simplement quand il y a un contact, une entente ou une transmission des savoirs entre deux personnes de générations différentes, on parle de lien intergénérationnel.

Pourquoi nous vous parlons de cela aujourd’hui ? Le lien intergénérationnel n’est plus tant que cela mis en avant dans notre société. Pourtant il a de nombreux bénéfices.  Nous pouvons dire, plus simplement, que tout le monde à quelque chose à y gagner.

A quoi contribue le lien intergénérationnel ?

Le plus évident est la lutte contre l’isolement des personnes âgées. En effet, se sont les premiers auquel on pense lorsque l’on parle de lien intergénérationnel, pourtant ce dernier a aussi des effets positifs sur les générations plus jeunes. L’échange entre des adolescents ou jeunes adultes et des seniors permet une plus grande ouverture d’esprit et une meilleure appréhension des autres et du monde. En bref, nous avons tout à apprendre des générations qui nous entourent, et cela ne fonctionne pas que dans un seul sens ; les jeunes générations ont, elles aussi, beaucoup à transmettre aux plus âgés.

Comment renforce-t-on le lien intergénérationnel ?

Pour beaucoup d’entre-nous cela peut sembler un peu fastidieux, et pourtant ça n’est pas si compliqué. Premièrement au sein même de la famille, de nombreuses attitudes peuvent être adoptées. Nous pouvons proposer une séance de jeux de société, une ballade, profiter du repas pour en faire un vrai moment d’échange et de discussion, ou encore rendre visite à ses grands-parents plus souvent. Les possibilités sont nombreuses, à nous de développer notre créativité et de faire l’effort d’aller vers l’autre.

Lorsque l’on est loin de ses proches, la technologie peut aussi grandement aider à créer du lien. Aujourd’hui, il est si facile d’appeler quelqu’un en facetime pour raconter sa journée, et si on le faisait plus souvent ?

Au-delà de la famille, nous pouvons créer du lien avec les personnes que l’on ne connait pas. Même si cela nous demande un peu plus d’effort que lorsqu’il s’agit de nos proches, il est toujours bénéfique d’aller aider une personne dans la rue, de laisser sa place dans le bus, ou encore de s’inscrire dans une association destinée à ce sujet en particulier.

En parlant d’association, il en existe de nombreuses, comme la Ka’fête ô mômes, Rigolo comme la vie mais aussi Doudous by Mamies . Le concept de Doudous by Mamies est plutôt original et créatif : des personnes âgées qui logent dans des maisons de retraite ou des EHPAD, rencontrent des enfants et fabriquent, cousent le doudou que ces derniers ont dessiné. Original non ?

Créer le lien intergénérationnel est compliqué de nos jours

La différence entre les générations et les occupations quotidiennes le rendre moins évident. Nous avons bien souvent l’impression que le décalage entre les générations est trop prononcé et que nous ne nous comprenons pas parce que, vous savez, « ce n’est pas la même génération ». Aujourd’hui on favorise les liens avec des individus de notre âge, de notre génération, car nous nous comprenons mieux. Pourtant lorsque nous creusons un peu plus, que nous allons voir un peu plus loin, que nous nous ouvrons à l’autre, nous nous rendons vite compte que l’échange peut être empreint de richesse.

Les relations intergénérationnelles permettent de dépasser certains préjugés et de réinventer le lien social. Comme l’a dit Martin Luther King : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir comme des idiots. »

Catégories
Personnes âgées

L’isolement des personnes âgées ; la France délaisse-elle ses aînés ?

Vieil homme seul qui mange le soir de Noël
Source : Edeka. Extrait d’une publicité télévisuelle datant de 2015. Apparaît un vieil homme seul le soir de Noël.

Selon une étude réalisée en 2017 par l’association Petits Frères des Pauvres et le CSA, 300 000 personnes âgées sont en situation de “mort sociale” en France. Ces personnes sont alors très rarement en contact avec leur famille, voisins ou même associations. Nous avons réalisée une enquête en nous intéressant à la situation que subissent beaucoup de personnes âgées en France, et sur leur sentiment face à la solitude, ressenti que nous sous estimons souvent.

Le sentiment de solitude face à l’isolement

Il est 7h du matin, un lundi, dans cet EHPA du nord de la France. L’auxiliaire de vie en poste ce jour passe d’appartement en appartement pour réveiller les résidents et voir si tout se passe bien. A partir de ce moment commence la journée, identique à celle d’hier, et sûrement à celle de demain. Après le lever vient le petit déjeuner, le même tous les matins pour les habitants de la résidence. Par manque de moyens dans le domaine de la santé, l’auxiliaire de vie travaillant de 6h à 14H est seule pour s’occuper des besoins des résidents, du ménages, du repas, tout ça en prenant en charge les soucis du quotidien. Malgré le timing “pressé” qui règne lors du repas, les résidents gardent le sourire et leur bonne humeur, car ils savent que dans tous les cas, à chaque heure de la journée ou de la nuit, quelqu’un peut venir les aider s’ils en ont besoin.

En ce lundi, je me suis assise à une table à l’heure du goûter. Jacques, à ma droite, me demande ce que je viens faire ici. Comme je n’ai pas forcément envie de lui dire que le sujet de mon article est “l’isolement des personnes âgées”, j’explique que je viens faire un reportage sur les habitudes de vie en résidence autonomie. Au détour de la conversation, nous arrivons au sujet des visites reçues par les résidents. Jacques lui, reçoit la visites assez régulière de sa fille, qui habite dans le village voisin. Michelle, intéressée par notre discussion, me confie qu’elle n’a pas vu ses enfants depuis presque 1 an. La discussion ayant pris de l’ampleur dans le réfectoire, je m’aperçois que bon nombre de résidents n’ont pas de contacts réguliers avec les membres de leur famille. 

Une fois le goûter terminé, je reste à la table quelques instants pour mettre mes notes en ordre. Je sens une présence derrière moi. C’est Michelle qui n’est pas rentrée dans son appartement, elle s’assoie à côté de moi et nous commençons à parler de tout et de rien. La discussion commence par la pluie et le beau temps, mais elle dévie peu à peu vers ce dont nous parlions quelques instants plus tôt. Michelle me confie : “Je crois que mes enfants ne se rendent pas compte de ma situation. Pour eux j’ai des conditions de vie idéales : une aide nuit et jour en appuyant sur un bouton (elle montre le médaillon qu’elle a autour du cou), des personnes de mon âge pour discuter. Ils ne réalisent pas que les sujets de conversation ici sont tous les mêmes, que le quotidien est robotisé, et que la présence du personnel ne peut pas remplacer l’amour d’une famille. Mes enfants me manquent mais je ne veux pas leur dire, car je sais que venir me voir plus souvent serait un poids pour eux, ils habitent loin tu sais, ils travaillent beaucoup

Cette conversation m’a bouleversée. 

Mais bon je ne suis pas à plaindre, au moins je ne suis pas seule dans ce cas.”

En effet, Michelle fait partie des “privilégiés”, qui ont les moyens d’avoir une place dans ce genre de résidence, avec une présence de chaque instant. Les auxiliaires, les intervenants en charge des activités quotidiennes, la directrice de la résidence, sont aux petits soins pour eux. Ils sont aussi présents pour dédramatiser certaines situations, car les personnes âgées peuvent, à raison parfois, faire une montagne de petits maux. 

Ce n’est pas le cas pour tout le monde. Quelques jours après mon passage à la résidence, je suis allée frapper à la porte d’une dame. Elle s’appelle Jeanne et c’est une amie de longue date de Michelle. Jeanne vit seule chez elle malgré ses 83 ans. Quand je frappe à la porte, des aboiement me répondent. Michelle m’avait prévenu que Jeanne possède un chien. Au bout de plusieurs coups sur la porte, la vieille dame vient m’ouvrir. Elle semble ravie de voir quelqu’un, car elle arbore un grand sourire dans l’entrebâillement de la porte, et elle n’hésite pas un instant à me faire entrer après avoir entendu la raison de ma visite.

Un reportage sur les personnes âgées ? Entrez dont !

Une fois à l’intérieur, je suis saisie par l’odeur d’urine. A un certain âge, les personnes âgées ne se rendent plus vraiment compte si elles ont envie d’aller aux toilettes ou non, on appelle ça l’incontinence. Je m’installe à table, la vieille dame s’avance en traînant des pieds vers son réfrigérateur. J’aperçois l’intérieur ; il est presque vide. Elle apporte sur la table une bouteille de lait pour verser dans le café. Nous discutons, et encore une fois je fais en sorte que la conversation se tourne vers les visites qu’elle reçoit. Elle me parle d’une aide à domicile qui vient lui faire sa toilette et son ménage deux fois par semaine. Quand je lui demande de me parler de cette personne, elle ne sait me répondre.

Elles changent tout le temps, à chaque fois elles me reposent les mêmes questions, sans vraiment faire attention à ce que je réponds

Jeanne ne considère pas la présence de ses aides à domicile agréable, alors que c’est pourtant la seule visite qu’elle reçoit.

Solitude renforcée par l’été ou encore le COVID 19

Comme Jeanne, plus de 75 millions de personnes sont en situation d’isolement en France.

En cette période de COVID 19, la solitude des personnes âgées se trouve amplifiée. Sur les réseaux sociaux, il est possible de retrouver la vidéo d’une dame âgée, dans la rue en période de confinement. Le jeune homme qui filme demande à la dame la raison de sa sortie, malgré l’interdiction. La vieille dame, hagarde, lui répond qu’elle n’est pas au courant de telles mesures. Cette dame ne sait donc pas qu’il y a une pandémie de COVID 19 actuellement, avec des mesures d’isolement ordonnées par le Gouvernement. Il est possible que cette dame soit malicieuse et fasse comme si elle n’était pas au courant pour que le jeune homme la laisse tranquille, mais une autre possibilité, plus triste, est aussi envisageable. Cette dame n’a possiblement aucun contact avec de la famille ou même des voisins, et n’a pas non plus d’accès à Internet ou à la télévision.

Lutter contre l’isolement des personnes âgées

C’est surtout au moment des départs en vacances d’été que la solitude se fait le plus ressentir. Plusieurs semaines sans famille pour venir rendre visite est une vraie douleur pour ces personnes souvent en mal d’autonomie.

Heureusement, c’est sans compter sur les associations qui oeuvrent pour maintenir le bonheur de nos aînées au beau fixe.  Citons par exemple Au bout du fil , une association spécialisée dans l’accompagnement téléphonique. Les personnes âgées peuvent appeler au numéro de l’association et un bénévole va leur répondre, pour passer un moment ensemble, discuter, égayer une journée. Reconnu d’utilité publique en 1967 dans la prévention du suicide, SOS Amitié propose le même type de service téléphonique. Leur slogan : 

Un mal, des mots”. 

Cette courte phrase ne saurait être plus juste. A tout âge l’être humain à besoin de communiquer, d’être entendu, et cela ne se perd pas avec l’âge. Parler est le meilleur moyen de se sentir mieux quand le tourment s’empare de vous, et ça, beaucoup d’association l’ont compris.

Des systèmes de visites sont aussi mis en place par les collectivités ou par des associations. En effet, les appels téléphoniques sont très aidant dans certains cas, mais ne remplace par la présence physique. Dans les Yvelines, un système est mis en place depuis la canicule de 2003. Des étudiants se portent bénévoles pour aller passer 1H30 avec des personnes âgées. Cette initiative n’est heureusement pas unique en France. Nous pouvons aussi citer l’association Petits Frères des Pauvres, qui rend visite à des personnes âgées, le plus souvent démunies.