
Crédit : Morgane Méné
Sophie* est sage-femme. Elle intervient au planning familial de Toulouse depuis quelques années. Aujourd’hui, elle nous parle du rôle de cette structure et de son évolution.
Quel est le rôle du Planning Familial ?
Le Planning Familial est une association loi 1901 féministe, d’éducation populaire. Nous sommes une structure d’accueil qui répond à toutes les questions en rapport avec les relations affectives et sexuelles. Vous pouvez également vous adresser à nous pour discuter, tout simplement. Nous sommes là pour vous écouter.
À qui s’adresse le Planning Familial ?
C’est une structure ouverte à tous, mineurs comme majeurs, accompagnés ou non. Les mineurs n’ont pas besoin d’autorisation parentale, même pour prendre une contraception ou pour avoir recours à une IVG. Notre but est d’aider tout le monde sans exception, même si c’est vrai que nous rencontrons surtout des jeunes qui sont un peu perdus et ne savent pas forcément à qui s’adresser.
Qui est présent au Planning Familial ?
Vous pouvez rencontrer plein de personnes différentes au Planning Familial 31, des psychologues, des gynécologues, des sexologues… Je suis moi-même sage-femme, spécialisée en sexologie et dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
En fait, il y a toute sorte d’intervenants pour pouvoir répondre à toutes les problématiques, et quel que soit votre cas il y aura toujours quelqu’un de disponible pour vous écouter, peu importe notre formation initiale.
Il faut également rappeler que nous ne sommes pas une structure médicalisé, donc les médecins, les infirmières, les sages-femmes, n’exercent pas en tant que tels, mais nous sommes là pour vous accueillir, vous écouter et vous orienter.
Le Planning Familial est-il gratuit ? Est-ce anonyme ?
Oui, notre accueil est entièrement gratuit et confidentiel. Je pense que cela contribue à instaurer une relation de confiance pour que les personnes n’hésitent pas à se tourner vers nous.
Est-ce que vous recevez beaucoup de monde ?
En effet, nous sommes souvent débordés, mais on essaye de répondre à tout le monde et on ne refuse jamais de voir quelqu’un, on trouve toujours du temps à lui consacrer. Je pense que c’est aussi notre rôle, c’est pourquoi on met en place de nombreuses permanences téléphoniques, on reçoit les personnes même sans rendez-vous, et surtout on garde un lien avec ceux qui le souhaitent pour qu’ils se sentent soutenus et accompagnés jusqu’au bout.
Y a-t-il plus de filles que de garçons ?
Pas spécialement ! C’est vrai que nous rencontrons beaucoup de jeunes filles, notamment pour les questions de contraception et de grossesse, mais les garçons sont aussi présents.
De manière générale, pensez-vous que les jeunes sont bien informés sur la sexualité ?
Je pense qu’il y a beaucoup d’informations à leur disposition mais qu’ils ne savent pas forcément où les trouver, vers qui se tourner, ou tout simplement ils n’osent pas ! C’est pour ça qu’il faut continuer à encourager la libération de la parole pour que toutes les questions autour du sexe et du désir ne soit plus tabous.
Si vous aviez un conseil à donner aux jeunes, lequel serait-ce ?
N’hésitez pas à parler de tout ce qui vous préoccupe à vos proches ou à des structures spécialisées comme la nôtre, vous ne serez jamais jugé. Le sexe concerne tout le monde et il n’y a aucun honte à en parler. Et surtout, il ne faut pas oublier que la sexualité, en sécurité et dans le respect, c’est avant tout un moment de plaisir donc il ne faut pas le redouter.
*Le prénom a été modifié.
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